Maintenant que je vous ai annoncé que mon premier roman allait être publié, je débute une petite série d’articles sur l’écriture et l’édition. Je commence par vous parler de ma relation à l’écriture.
Ma maîtresse de grande section, en m’apprenant à tracer les lettres, aurait-elle pu se douter qu’un jour j’utiliserais ce savoir-faire pour écrire un livre ? Non bien sûr, d’autant que ce n’était pas gagné : je me souviens que n’arrivant pas à former les « g », je traçais un cercle, puis, en loucedé, je tournais ma feuille, y ajoutais un l, remettais ma feuille à l’endroit et hop, le tour était joué.
Évidemment elle a surpris mon manège et c’est ainsi que j’ai dû m’appliquer davantage pour savoir écrire toutes les lettres de l’alphabet. Je voue une reconnaissance éternelle à mes enseignantes qui m’ont appris à lire et à écrire, m’ouvrant ainsi le monde de tous les possibles.
Comme beaucoup, j’ai commencé à écrire très tôt. Ma première histoire, mon premier « roman » (inachevé, il va de soi) date de quand j’étais en primaire, je devais avoir 8-9 ans. Je ne doutais pas, à l’époque, d’arriver à en faire un vrai livre, comme ceux que je dévorais. Haha ! L’histoire se déroulait dans les Landes. Mon héros était un jeune adulte nommé Emmanuel qui voyait son terrain planté de pins menacé par un promoteur (j’ignorais bien sûr ce mot, mais c’était l’idée). Au départ, j’écrivais à la main mais plus le temps passait, plus je me disais qu’une vraie écrivaine devait utiliser des moyens adaptés à son activité. Je ne me souviens pas si j’ai tanné mes parents pour une machine ou si on me l’a proposée voyant que je prenais cette activité très au sérieux.
Toujours est-il que je me suis retrouvée avec, sur mon bureau, une vieille machine à écrire aux touches rondes et qui faisait un bruit de tous les diables. Je l’adorais ! C’était sans doute une Underwood (ma mémoire me fait défaut mais d’après mes parents, c’en était une). Elle pouvait « écrire » en noir ou en rouge et même en blanc. Ce blanc permettait d’effacer (mais mal) une lettre si on s’était trompé : il suffisait de revenir un cran en arrière et de la retaper avec le ruban blanc.
Je me souviens qu’il y avait une touche avec le symbole du dollar et de la livre sterling, ce que je trouvais à l’époque très exotique et ultra tendance. Cette machine, très lourde, avait appartenu à ma grand-mère qui me conseillait d’utiliser tous mes doigts ; elle-même tapait à une vitesse que je trouvais prodigieuse. Mais mes petites mains d’enfant manquaient de force car il fallait taper comme un forcené pour que les lettres soient bien nettes.
Mon père m’a alors prêté sa propre machine, une Olivetti Lettera 22, plus récente et beaucoup moins lourde, qui ne nécessitait pas autant de puissance. Mes articulations le remercient. J’ai atteint péniblement 8 pages. Mais, comme on s’en doute, je n’ai jamais terminé ce pur chef d’oeuvre, aujourd’hui perdu. Je regrette de ne plus l’avoir car je pense que le relire me ferait sans doute beaucoup rire.
J’ai ensuite alterné des périodes où j’ai écrit (journal intime, journal de grossesse, poèmes, nouvelles, articles de blog etc.) avec des périodes où je n’écrivais rien du tout, par manque de temps, découragement ou procrastination. Et vous, aimez-vous écrire ? Quel est votre rapport à l’écriture ?
3 réponses sur « L’écriture & moi »
J’ai longtemps participé à des forums d’écriture sur le net. Je n’avais jamais écrit mais je me suis lancée dans cette aventure toute nouvelle pour moi. C’était un défi pour moi et j’ai beaucoup aimé.
Bravo ! C’est vrai que l’écriture peut être un défi que l’on se lance et qui semble parfois difficile, alors bravo d’avoir osé. Et tant mieux si tu as apprécié ! On imagine l’écriture comme une activité très solitaire, mais les forums ou ateliers d’écriture permettent tout de même de partager, d’échanger et de progresser, il est donc très intéressant de pratiquer ce genre d’activités. Merci Brigitte pour ce tout premier commentaire de mon nouveau blog !
[…] ma première tentative de roman que je vous ai racontée dans mon article précédent, je vous explique ce qui m’a donné envie de m’y remettre. Car même si ça […]