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Les corrections

Une fois le contrat signé, c’est loin d’être fini ! Commence alors la phase des corrections. Il en existe de deux sortes : les corrections éditoriales et les corrections ortho-typographiques.

Les corrections éditoriales sont proposées par l’éditeur. Il propose à l’autrice ou à l’auteur de supprimer certains passages, de développer telle partie, de chapitrer autrement, de bousculer la chronologie etc. J’ai lu que s’il y a trop de choses à retoucher, les éditeurs refusent les manuscrits car ils ont tellement de travail qu’ils ne peuvent pas passer trop de temps à cela. En effet, cela suppose une réécriture, des aller-retours entre l’éditeur et l’écrivain.e, ce qui prend un temps fou.

L’auteur ou l’autrice est libre d’accepter ou de refuser les propositions. J’avais entendu à la radio il y a très longtemps Amélie Nothomb qui disait qu’elle avait une arme fatale contre ça : la gomme. Elle effaçait toutes les suggestions au motif que c’est elle l’autrice et qu’elle ne veut pas voir son texte dénaturé. Mais évidemment, les « jeunes » auteurs, suivent le plus souvent les recommandations des éditeurs. D’autant que théoriquement, ces propositions sont aussi faites pour faire progresser l’écrivain.e… ou l’inciter à se conformer aux exigences du marché. Car n’oublions pas que l’édition est un marché…

De mon côté, j’ai regretté que mon éditeur ne me donne pas de conseils, de suggestions pour améliorer mon manuscrit. Surtout qu’un premier roman est nécessairement, parce que c’est le premier, très, très perfectible. Je l’ai tout de même retouché parce qu’à chaque fois que je le lis, je trouve beaucoup de choses à améliorer. J’ai commencé à écrire ce roman en 2019 et je pense que si je devais le refaire depuis le début aujourd’hui, je l’écrirais très différemment.

Ensuite, le texte passe entre les mains d’un correcteur professionnel, ou plus souvent d’une correctrice professionnelle car c’est un métier très féminisé. Il ou elle traque l’espace en trop, la coquille orthographique, l’erreur de concordance des temps, mais aussi la véracité historique ou technique d’un passage. Ce doit être un métier très difficile car il requiert une attention et une rigueur implacables, des connaissances très étendues dans de nombreux domaines et une grande capacité à faire des recherches puisqu’il ou elle ne peut évidemment pas tout savoir sur tous les sujets.

Mon éditeur m’a donc demandé de lui envoyer mon manuscrit au format Word pour le transmettre à sa correctrice. Avant de lui adresser mon fichier, j’ai donc relu mon manuscrit pour la 6419ème fois et là : catastrophe ! Ce n’est pas possible, je n’ai pas pu lui envoyer un truc pareil ! Ça ne va pas, mon texte ne vaut rien. Bref, gros, gros doutes. Je temporise et dis à mon éditeur qu’il va me falloir quelques jours. Ça tombe bien, je vais être en vacances, je vais avoir plus de temps pour relire… et réécrire, encore une fois. Bref, c’était reparti ! Après des jours de boulot acharné à raison de 12-14h par jour car j’étais en « vacances », j’ai envoyé mon fichier.

Ensuite, il faut attendre, se morfondre en se demandant si la correctrice va trouver le texte correct, intéressant ou complètement nul… Gros stress… Si ça se trouve, elle ne fera des remarques que sur la forme.

Quelqu’un m’a dit : « Mais tu es prof de lettres, tu n’as pas besoin d’être corrigée ! » Bien sûr que si. En raison de mes études et de mon métier, je maîtrise en effet a priori pas trop mal l’orthographe et la grammaire. Mais ayant le nez dans mon texte depuis très (trop) longtemps, je manque de recul. Et de toute façon, je ne suis pas plus qu’un.e autre à l’abri de commettre des erreurs d’étourderie et je ne connais pas tout de la langue française qui est bien vaste et bien compliquée parfois.

En outre, j’ignore la plupart des règles typographiques. J’avais passé mon texte au filtre d’un logiciel spécialisé pour repérer toute sorte d’erreurs, mais une machine ne vaut pas l’expertise d’un oeil humain. L’attente est très longue. Je n’aurai des nouvelles que plusieurs mois plus tard. Je n’ai jamais été en lien avec la correctrice, tout passe par l’éditeur. Enfin en juin, j’ai reçu ce qu’on appelle en imprimerie les épreuves, c’est-à-dire mon texte mis en forme et un fichier à compléter :

Corrections-manuscrit

J’ai donc à nouveau repris mon texte pour modifier quelques broutilles, enlever un mot ou une virgule. Prochaine étape : le fameux B.A.T. (bon à tirer) des épreuves avant le départ pour l’imprimeur !

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