Une fois que l’on a longuement écrit, relu, réécrit, fait relire, corrigé, comment sait-on que c’est fini ? Emmanuel Carrère, que j’ai eu la chance de rencontrer, m’avait dit, en reprenant Saint-Exupéry : « Je sais que j’ai fini quand je ne peux plus rien enlever, pas même une virgule ». Et il a raison. J’ai laissé reposer mon texte plusieurs mois, et dans ma grande naïveté j’ai décidé de l’envoyer à des maisons d’édition.
Je sais que 97% des manuscrits sont rejetés. Les éditeurs gardent très peu de places pour les nouveaux auteurs, et le plus souvent ceux-ci sont recommandés par un de leurs auteurs « maison ». Or, je ne connais personne dans le milieu de l’édition. De plus, les éditeurs préfèrent les écrivains jeunes car une plus longue carrière les attend. Là encore, mon âge ne me permet plus de dire que je suis jeune, même si je me sens moins vieille que ce qui est indiqué sur mon passeport 😉. C’est donc en toute connaissance de cause et sans grand espoir que j’ai envoyé mon texte.
Il a d’abord fallu choisir les maisons d’édition. Ce n’est pas si facile que ça en a l’air. Bien sûr, je n’aurais pas eu l’idée d’envoyer mon manuscrit à un éditeur de jeunesse, de romans policiers ou de BD. J’ai concocté une liste d’éditeurs mais tout de même, j’ai fait des erreurs.
Je l’ai par exemple envoyé à des maisons éditant de la littérature blanche et pas spécialement celles qui publient des romans historiques. Pourquoi ? D’abord parce que ce sont les éditeurs que je connais le mieux puisque je lis essentiellement de la littérature blanche. Ensuite, parce que pour moi, un roman historique racontait plutôt une histoire dans la vraie Histoire, et j’estimais, à tort, que la mythologie n’en faisait pas partie. J’ai donc envoyé pour rien mon manuscrit en encombrant inutilement les boîtes déjà surchargées des éditeurs. Pardon…
J’ai bien sûr présenté correctement mon texte. Pour cela, il faut se conformer aux contraintes formelles exigées dans ce monde-là. Certaines maisons peuvent en avoir de plus spécifiques, qui sont indiquées sur leur site. Pour faire simple, il convient de justifier son texte, d’utiliser les tirets cadratins pour les dialogues et non pas des tirets simples, d’éviter les erreurs de syntaxe, grammaire ou orthographe, de paginer son document, d’utiliser un interligne double ou d’1,5. Cela tombe sous le sens pour la grande lectrice que je suis ; j’ai l’habitude de voir tout cela dans les livres que je lis, quels que soient les éditeurs qui les publient.
Beaucoup d’éditeurs demandent des manuscrits imprimés, ce qui n’est pas écolo du tout, mais je comprends que ce soit plus facile à lire que des fichiers numériques. Ainsi, pour ces éditeurs-là, j’ai fait des photocopies, relié le tout et hop, direction La Poste. Pour d’autres, un mail et clic, c’est parti ! J’ai envoyé les premiers en mai 2023 depuis la France où j’étais en vacances, puis j’ai attendu d’être revenue vivre dans mon sud-ouest et d’être bien installée pour envoyer les derniers en octobre 2023. Le temps de l’édition est très long, il ne faut pas s’attendre à recevoir de nouvelles avant plusieurs mois, 2 ou 3 minimum, le plus souvent entre 6 et 12. J’ai donc pris mon mal en patience et je vous parlerai prochainement des retours que j’ai eus.