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La couverture

En France, on dit que l’habit ne fait pas le moine, mais en anglais, l’expression est « ne juge pas un livre à sa couverture »… Eh bien sachez que choisir une couverture n’est pas une mince affaire ! Et c’est la prérogative de l’éditeur, pas de l’auteur. Mais j’ai beaucoup de chance, car le mien m’a donné carte blanche. Je vous raconte.

Pendant que la correctrice s’occupait de mon manuscrit, mon éditeur m’a demandé si j’avais des suggestions concernant l’image de la couverture pour orienter son graphiste. J’ai donné des pistes mais comme je ne sais absolument pas dessiner — mes élèves peuvent en témoigner–, j’ai eu l’idée d’utiliser une intelligence artificielle à qui j’ai soumis des indications.

L’IA m’a fourni des centaines d’images, mais aucune ne me convenait. Toutefois, j’en ai envoyé deux à mon éditeur en précisant qu’il s’agissait de pis-aller, que ça pouvait être une source d’inspiration, mais qu’il fallait ajouter plein d’éléments pour qu’on puisse comprendre le thème tout de suite. Ensuite, la balle était dans son camp, je ne maîtrisais plus rien.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai reçu la première maquette de la couverture : mon éditeur avait conservé une des deux images que je lui avais adressées ! En effet, il m’a expliqué qu’il préférait ce que je lui avait envoyé au travail de son graphiste ! J’ai regardé les deux fichiers et tout comme lui, je n’aimais aucune de ses propositions. Je ne savais que faire.

Lors d’une discussion à ce sujet, une de mes filles s’est insurgée : impossible de confier ce travail à une IA ! Que deviendraient les artistes si tout le monde faisait comme ça ? etc. Bien sûr, elle avait raison, mais j’étais dans l’impasse puisque je n’avais rien de mieux à proposer. Et pour couronner le tout, le temps pressait, il ne restait que quelques jours avant de la donner au diffuseur, pour qu’il ait l’image dans son catalogue à temps.

Alors ma fille m’a dit qu’elle allait faire elle-même la couverture. Elle a toujours eu un excellent coup de crayon et avait commencé une formation artistique, même si elle poursuit aujourd’hui ses études dans un tout autre champ.

Elle m’a demandé le cahier des charges le plus précis possible. Je le lui ai donné mais il était trèèès exigeant. D’ailleurs, sauriez-vous le retrouver à partir de son dessin ? Je lui ai donc dit de faire au mieux, sachant qu’elle ne pourrait pas tout respecter sur une seule image.

Mais c’était sans compter sur son talent. Non seulement elle a réussi à insérer tous les éléments que je souhaitais, mais en plus, elle a ajouté une sorte de petit clin d’oeil très personnel. J’ai été impressionnée ! Bon, vous pouvez me dire, avec raison, que je ne suis pas très objective puisque c’est ma fille. Mais tous ceux à qui je l’ai montré, même sans leur dire qui l’avait réalisé, ont trouvé ce dessin très réussi.

Je l’ai alors envoyé à mon éditeur qui a accepté cette proposition et a refait la maquette de la couverture. Je suis extrêmement heureuse de ce choix. Je suis maintenant très impatiente de recevoir un exemplaire de mon roman pour admirer le travail de ma fille « en vrai ». Et vous, comment trouvez-vous cette couverture ?

4 réponses sur « La couverture »

Très belle couverture qui exprime à la fois quelque chose de posé, d’établi, et de complexe dans une facture helléniste évidente.
Si cela était dans ton cahier des charges, ta fille a un vrai talent et mérite son bravo !

Le choix des couleurs, qui fait immédiatement penser à un vase grec, est vraiment une excellente idée. Et je trouve cela beaucoup mieux qu’une A.I. classique qui aurait à mon sens été impersonnelle, froide et kitsch (exactement comme Diane Kruger dans le film « Troie »…).

Oui ! Je suis contente que vous ayez noté ce détail : les couleurs d’un vase grec faisaient partie des éléments que je trouvais importants. Il en existe d’autres que je mentionnerai prochainement. Nous sommes bien d’accord sur le fait qu’une IA n’aurait jamais pu produire un tel résultat et d’ailleurs les images que j’avais envoyées étaient en effet froides, impersonnelles, et bien loin d’évoquer Hélène de Troie.

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